Le nombre d'or
ou divine proportion
Petit historique du nombre d'or
Son nom
On le désigne par la lettre grecque ( phi ) en hommage
au sculpteur grec Phidias (né vers 490 et mort vers 430 avant J.C) qui décora
le Parthénon à Athènes. C'est Théodore Cook qui introduisit cette notation en
1914.
L' histoire ...
Il y a 10.000 ans : Première manifestation humaine de la connaissance
du nombre d'or (temple d'Andros découvert sous la mer des Bahamas).
en 2.800 av JC : Les dimensions de la pyramide de Khéops mettent en évidence l'importance que son architecte attachait au nombre d'or.
au Vè siècle avant J-C. (447-432 av.JC) : Le sculpteur grec Phidias utilise le nombre d'or pour décorer le Parthénon à Athènes, en particulier pour sculpter la statue d'Athéna Parthénos . Il utilise également la racine carrée de 5 comme rapport.
au IIIè siècle avant J-C. : Euclide évoque le partage d'un segment en "extrême et moyenne raison" dans le livre VI des Eléments.
en 1498 : Fra Luca Pacioli, un moine professeur de mathématiques, écrit De divina proportione ("La divine proportion").
au XIXème siècle : Adolf Zeising (1810-1876), docteur en philosophie et professeur à Leipzig puis Munich, parle de "section d'or" (der goldene Schnitt) et s'y intéresse non plus à propos de géométrie mais en ce qui concerne l'esthétique et l'architecture. Il cherche ce rapport, et le trouve dans de nombreux monuments classiques. C'est lui qui introduit le côté mythique et mystique du nombre d'or.
Au début du XXème siècle : Matila Ghyka, diplomate roumain, s'appuie sur les travaux du philosophe allemand Zeising et du physicien allemand Gustav Theodor Fechner ; ses ouvrages L'esthétique des proportions dans la nature et dans les arts (1927) et Le Nombre d'or. Rites et rythmes pythagoriciens dans le développement de la civilisation occidentale (1931) insistent sur la prééminence du nombre d'or et consolident définitivement le mythe .
Au cours du XXème siècle : des peintres tels Dali et Picasso, ainsi que des architectes comme Le Corbusier, eurent recours au nombre d'or.
en 1945 : Le Corbusier fait bréveter son Modulor qui donne un système de proportions entre les différentes parties du corps humain.
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La pyramide |
Le Parthénon |
L'amour vache |
Le Modulor |
de Khéops |
d'Athènes |
Géricault |
Le Corbusier |
Le Parthénon s'inscrit dans un rectangle doré, c'est-à-dire
tel que le rapport de la longueur à la hauteur était égal au nombre
d'or. Sur la figure : DC/DE = ![]() Sur la toiture du temple, GF/GI = ![]() Le rectangle GBFH est appelé rectangle Parthénon. |
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Au moyen âge, les bâtisseurs de cathédrales utilisaient
une pige constituées de cinq tiges articulées, correspondant chacunes
à une unité de mesure de l'époque, relatives au corps humain : la paume,
la palme, l'empan, le pied et la coudée. |
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Les longueurs étaient donnée en lignes, une ligne mesurant environ 2 mm (précisément 2,247 mm) : |
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Pour passer d'une mesure à la suivante, on peut constater que l'on multiplie par le nombre d'or , environ 1,618. |
Fra Luca Pacioli en peinture
Ce tableau, de Jicopo de Barbari, où Fra Luca Pacioli explique
un théorème, fait apparaitre le partage " en extrème et moyenne raison " (la
" divine proportion ").
On y retrouve en effet, le nombre d'or : Si E est la projection orthogonale
sur (D C) de l'extrémité de l'index de la main gauche du moine on a :
DC / DE = .
Par ailleurs, le pouce et l'index gauches de Fra Luca Pacioli partage la hauteur
du livre selon la section dorée.
Fra Luca Pacioli : moine franciscain et mathématicien (1445 - 1517 Rome) .
Il a écrit en 1498 le livre De Divina Proportione, consacré au nombre
d'or, ses propriétés mathématiques, ses attributs esthétiques et même certains
aspects mystiques .
Une droite est dite coupée en extrème
et moyenne raison quand, comme elle est toute entière relativement au plus grand segment, ainsi est le plus grand relativement au plus petit. Euclide, Eléments, livre VI, 3ème définition. |
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Un segment est partagé suivant la section d'or ou la proportion divine si les
rapport x / y et y / (x - y) sont égaux, ce qui signifie que le
petit et le moyen segment sont dans le même rapport que le moyen et le grand
segment.
De l'équation , on obtient
l'équation
dont la solution est
=
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Le rectangle BCFE est obtenu en retirant le plus grand carré possible du rectangle ABCD. ABCD et BCFE ont le même format si ![]() ![]() |
Explication : remplacer x par L et y par l dans la section dorée d'un segment.
Ce dessin montre comment, à partir d'un carré de côté 1, on construit un rectangle
(d'or) de longueur le nombre d'or.
La
spirale d'or
La figure est construite à partir d'un grand rectangle d'or.
On retire le grand carré au grand rectangle d'or et on obtient un petit rectangle
d'or.
Ensuite, on retire le petit carré au petit rectangle d'or et on obtient un
rectangle d'or plus petit.
On réitère l'opération indéfiniment. Elle ne s'arrête pas car la longueur
et la largeur d'un rectangle d'or sont incommensurables (on ne peut pas mesurer
l'un en prenant l'autre pour unité).
La spirale obtenue est une spirale équiangulaire qui se rencontre beaucoup
dans la nature : tournesols, pommes de pins, coquillages, disposition des
feuilles ou des pétales sur certaines plantes.
Les diagonales des rectangles se coupent au même point C qui est le point
limite de la spirale.
Dans le repère (O, I, J), C( ;
) ou bien aussi C (
;
).
La spirale est invariante par la similitude de centre C, de rapport ( =
- 1) et d'angle -p
/ 2.
Désormais, les logiciels de graphisme permettent d'utiliser de tels logarithmes. Exemple des spirales de Fibonacci.
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Il existe deux pentagones réguliers. Le plus courant est celui dit convexe, l'autre (l'étoile de shérif) est dit étoilé |
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Le pentagone régulier est une figure d'or car la proportion entre une
diagonale et un côté est le nombre d'or.
AC/AD = ![]() |
Cela vient du fait que la trigonométrie peut aussi être dorée : | ![]() |
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Sur un cercle (C) de centre
O, on trace deux diamètre perpendiculaires. On place le point I, milieu du rayon [OD]. |
On trace le cercle de centre
I et de rayon IA. Il coupe [OB] en J. On trace le cercle de centre A et de rayon [AJ]. Il coupe le cercle (C) en deux points E et F. |
Le cercle de centre E et
de rayon EA coupe (C) en G (et en A). Le cercle de centre F et de rayon FA coupe (C) en H (et en A). AEGHF est un pentagone régulier. |
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Dans le pentagone régulier ci-contre, le triangle ABC et le triangle ACD sont tous deux des triangles isocèles dont les longueurs des côtés sont dans le rapport du nombre d'or : ce sont deux triangles d'or. |
indice n | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | ... | ... |
Fn | 1 | 1 | 2 | 3 | 5 | 8 | 13 | 21 | 34 | 55 | 89 | ... | ... |
Dans le théâtre d'Epidaure, construit en Grèce à la fin du IVème siècle
avant JC, on a cherché à éviter la monotonie en répartissant les gradins
en deux blocs. Il y a 55 gradins répartis en 34 et 21. Ce sont trois nombres successifs de la suite de Fibonacci et les rapports 34/21 et (34+21)/34 sont très proches du nombres d'or. |
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La proposition 15 est fascinante !
Elle affirme que le PGCD de deux nombres de Fibonacci est aussi un nombre de
Fibonacci et que, de plus, ce n'est pas n'importe lequel... Le rang du PGCD
est le PGCD des rangs.
Représentations graphiques de la suite de Fibonacci : les spirales de Fibonacci.
Propriétés algébriques du nombre d'or
Carré du nombre d'or
Pour calculer le carré du nombre d'or, il suffit de lui ajouter 1 :
Inverse du nombre d'or
Pour calculer l'inverse du nombre d'or, il suffit de lui retrancher 1.
Puissances du nombre d'or
Que voit-on encore apparaître ?? Eh oui ! Fibonacci !
Les puissances du nombre d'or s'expriment en fonction de phi et de 1 et les
coefficients ne sont autres que les nombres de Fibonacci.
Pour obtenir une puissance du nombre d'or, il suffit de connaître les deux puissances
précédentes et de les additionner, ce qui est exactement le procédé de construction
de la suite de Fibonacci !